« On a des élèves timides, qui se sont complètement révélés sur scène ! On les a vus revenir au collège beaucoup plus sûrs d’eux », se réjouit Sandra Evrard-Davini, professeure d’éducation musicale au collège de l’Assomption de Briey. Soixante-douze élèves, dont une partie scolarisée dans l’établissement jovicien, ont présenté le projet d’une année à la salle Curel de Jœuf. La Promesse, pièce de théâtre intégrant des éléments de comédie musicale, évoque le parcours de deux ados de Jœuf, issus de l’immigration italienne, entre 1930 et 1944. De leur entrée à l’usine à 15 ans, des grèves ouvrières de 36, des réseaux de résistance, de la déportation au Fort de Queuleu et, enfin, de la Libération… Ils parcourent cette période forte, à travers le jeu d’acteur, la danse, le chant, la musique et l’art du cirque. « Pour ce projet, on souhaitait un sujet à la fois historique et local », précise Jérôme Fiumara, professeur d’histoire-géo. « Pour ces deux ados, on a utilisé nos histoires personnelles. Moi, celle de mon grand-père Mario, et Sandra Evrard-Davini, celle de sa grand-mère Lucia. » Les deux héros de La Promesse ont d’ailleurs conservé ces prénoms.
« Des jeux auxquels les immigrés italiens jouaient à l’époque »
L’écriture du scénario a ensuite été confiée à Claude-Estelle Lacroix, documentaliste, qui a également participé à la mise en scène avec Sophie Becret, professeure d’anglais, et Fabienne Gilet, professeure d’allemand. « Le projet a réuni pas mal de disciplines enseignées ici. Les élèves aussi ont accompagné les différentes étapes et ont notamment choisi les chansons qui ont été interprétées sur scène, comme Rouge de Fredericks, Goldman et Jones, Les Moulins de mon cœur de Michel Legrand ou encore Le Chant des partisans. » Les Joviciens reconnaîtront au fil de l’histoire la rue de Franchepré , l’usine de Wendel, la mine de la Noue. « On a également intégré des jeux auxquels les immigrés italiens aimaient participer, comme celui de la sorcière. Et avec Marc Lovato, leur professeur d’EPS, ils ont travaillé les mouvements, notamment ceux répétitifs des ouvriers, qui bossaient à la chaîne. »
Les élèves volontaires, des classes de 6e à la 3e, ont répété assidûment durant des mois. « On faisait les scènes, mais pas forcément dans l’ordre », explique Sandra Evrard-Davini. « Les élèves avaient parfois du mal à se repérer. Quand ils ont vu les morceaux se raccrocher, ils étaient assez fiers du résultat de leur travail ! »